L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 14 novembre 2024 un projet de résolution ambitieuse et essentielle visant à lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles dans l’environnement numérique. Portée par la France et les Pays-Bas, et adopté par 170 pays, cette résolution intitulée « Intensification de l’action menée pour prévenir et éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles : l’environnement numérique » (A/C.3/79/L.17/Rev.1) marque un tournant dans la reconnaissance et la lutte contre les menaces numériques pesant sur les femmes et les filles.
Une réponse multisectorielle aux violences numériques
Cette résolution exhorte les États à adopter des mesures multisectorielles et coordonnées pour prévenir et éliminer les violences dans l’espace numérique. Parmi les actions préconisées figurent :
- Réduire la fracture numérique entre les genres en favorisant un accès égalitaire aux technologies numériques.
- Lutter contre les discours de haine en ligne et hors ligne ciblant les femmes et les filles.
- Imposer aux plateformes numériques la suppression des contenus violents, notamment ceux relatifs à la violence sexuelle.
- Encourager les plateformes en ligne à éliminer les contenus qui sexualisent ou exploitent les femmes et les filles.
Ces mesures, bien que centrées sur l’environnement numérique, s’inscrivent dans une démarche globale de lutte contre les causes structurelles des violences sexistes.
Promouvoir la santé numérique et la protection des données personnelles
La résolution insiste également sur l’importance de la santé numérique et de l’accès universel aux services de santé sexuelle et procréative. Elle met en avant le droit des femmes et des filles à contrôler leur vie privée et leurs données personnelles en ligne, un aspect crucial à l’ère de la digitalisation croissante.
En intégrant le respect de la vie privée et la liberté d’expression dans ses recommandations, la résolution réaffirme que la protection des droits des femmes dans le numérique est indissociable des droits fondamentaux.
Un appel à l’action contre les menaces émergentes
La résolution appelle à une mobilisation collective pour protéger les femmes et les filles contre des menaces numériques de plus en plus sophistiquées, telles que :
- Le cyberharcèlement,
- La pédopornographie,
- Les hypertrucages (deepfakes).
La RD Congo face à ce défi mondial
En tant que cadre d’études dédié à la réflexion sur le droit et les technologies, Droit-Numérique.cd félicite l’adoption de ce projet résolution et espère que la République démocratique du Congo s’engagera activement dans cette dynamique. La protection des femmes et des filles sur les réseaux sociaux et dans l’environnement numérique doit devenir une priorité nationale.
En agissant ainsi, la RDC contribuera non seulement à renforcer les droits des femmes et des filles, mais aussi à bâtir un espace numérique plus sûr, inclusif et respectueux des droits humains.
Cet article s’inscrit dans le cadre de l’engagement de Droit-Numérique.cd pour une société numérique éthique et respectueuse des droits des citoyens.
Par Brozeck Kandolo