Transformation Numérique : La Banque Centrale du Congo accélère l’interopérabilité des paiements

Steve Kiese Bungu

Payment technology and digital banking enthusiast
Master en sécurité des systèmes informatique et embraqué, Informatique
Ecole Supérieure de Technologie et de Management

L’essentiel

La Banque Centrale du Congo (BCC) a publié, le 4 septembre 2024, l’Instruction n° 58 relative à l’interopérabilité des systèmes de paiement et à la participation au Switch Monétique National. Cette initiative marque une étape décisive dans le développement du secteur des paiements en République Démocratique du Congo, en facilitant l’intégration des différents systèmes financiers. L’interopérabilité vise à permettre aux institutions financières, aux fintechs et aux prestataires de services de paiement de collaborer efficacement, offrant ainsi aux utilisateurs une meilleure accessibilité et fluidité des transactions, quel que soit leur établissement bancaire.
Instruction n°58 Relative à l’interopérabilité des systèmes de paiement monétique et à la participation au switch monétique national du 04 septembre 2024

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus vaste de modernisation des infrastructures financières et de promotion de l’inclusion financière à l’échelle nationale. Voici une synthèse en cinq points :

1. Elle met en place une réglementation pour garantir l’interopérabilité des paiements électroniques, comme les cartes bancaires ou les applications mobiles, chez toutes les institutions financières en RDC. Cela signifie que, peu importe la banque qui offre un mode de paiement, il sera accepté dans tous les magasins ou services en ligne liés à d’autres banques. Cette mesure est nécessaire pour faciliter les transactions et éviter les entraves qui étaient autrefois à l’origine de l’acceptation universelle des paiements électroniques.

2. Les établissements concernés comprennent les banques commerciales, les institutions de microfinance, les sociétés financières, ainsi que tous les opérateurs de systèmes de paiement agréés par la BCC. Cela englobe aussi des intervenants plus récents tels que les fournisseurs de services de paiement qui simplifient l’intégration de différentes plateformes de paiement dans une seule interface. La variété des acteurs démontre que l’objectif est d’inclure l’ensemble du système financier du pays.

3. Il est impératif que tous les établissements financiers mentionnés se connectent au Switch Monétique National, une plateforme centrale qui facilitera la connexion entre les différents systèmes de paiement en RDC. Ceci implique que l’ensemble des transactions passeront via cette plateforme, garantissant ainsi une traçabilité, une transparence et une harmonisation des procédures de paiement. L’objectif de cette connexion indispensable est de mettre en place un réseau intégré où les opérations peuvent être réalisées sans interruption entre les institutions financières.

4. Les systèmes de paiement internationaux, qui souhaitent proposer leurs services en RDC, doivent également se connecter au Switch Monétique National. Cela assure que même les opérateurs internationaux respectent les lois locales et s’impliquent dans l’écosystème de paiement national. Cette mesure garantie la protection du système financier congolais tout en intégrant les acteurs internationaux, ce qui permet de trouver un équilibre entre l’ouverture internationale et la souveraineté locale.

5. Le délai de mise en conformité est de six mois pour tous les établissements concernés afin de respecter cette nouvelle réglementation. Il est essentiel que ce délai soit respecté afin de permettre aux acteurs de s’ajuster aux nouvelles exigences techniques et organisationnelles. Une fois ce délai écoulé, les personnes qui enfreint les lois et règlements en vigueur seront soumises à des sanctions. Cette période de transition de six mois permet aux institutions de modifier leurs systèmes, de former leur personnel et de se préparer à une intégration totale au Switch Monétique National.

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